Qui sont les créationnistes (au sens large)?
Les créationnistes (au sens
strict) sont ceux qui refusent toute idée d’évolution.
Au sens large, on inclut souvent –à tort- dans les créationnistes, les partisans du Dessein Intelligent. Ce ne sont pas créationnistes, car ils acceptent que l’évolution existe, mais affirment qu’elle est orientée vers un but. Depuis une dizaine d’années, ils développent un argumentaire d’apparence scientifique et très crédible pour le grand public, mais avec à certains moments des biais dans le raisonnement ou la méthode scientifique. Leur stratégie est de faire passer le Dessin Intelligent pour une théorie scientifique. |
Willam Paley et le dessein intelligent
«De fait, la principale preuve de l'existence de Dieu a longtemps été
«l'argument d'intention ». Développé notamment par Paley dans sa Théologie
naturelle, publiée plusieurs années avant L'Origine des espèces, cet argument
est le suivant. Si vous trouvez une montre,
vous ne doutez pas qu'elle a été fabriquée par un horloger. De même, si vous considérez un organisme un peu complexe,
avec l'évidente finalité de tous ses organes, comment ne pas conclure qu'il a
été produit par la volonté d'un Créateur ? Car il serait simplement absurde,
dit Paley, de supposer que l'œil d'un mammifère, par exemple, avec la précision
de son optique et sa géométrie, aurait pu se former par pur hasard. » . [François Jacob, Le Jeu
des possibles, Fayard]
Cet argument est encore utilisé de nos jours par les partisans du dessein intelligent et de la complexité irréductible. À partir de 1920 aux USA, un mouvement milita pour l'interdiction de l'enseignement de la théorie de l'évolution des espèces. Dès 1925, 15 États américains sur 48 interdirent l'enseignement de la théorie de l'évolution, et ce jusqu’en 1967 où cela fut déclaré anticonstitutionnel. Aujourd’hui la majorité des enseignants de biologie américains n'enseigne pas la théorie de l'évolution, ou la présente à égalité avec le créationnisme (enquête de 2011).
Dans les années 1980, les arguments créationnistes d'origine chrétienne sont devenus populaires parmi les musulmans. En février 2007, l'Atlas de la Création d'Harun Yahya, un ouvrage créationniste de plus de huit cents pages, est envoyé en grand nombre à des écoles et des universités en Europe (y compris en France) et aux USA. Suite à cela, le Conseil de L’Europe adopté une résolution pour ne pas enseigner le créationnisme à l’école, car il n’est pas scientifique. (http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article812)
Cet argument est encore utilisé de nos jours par les partisans du dessein intelligent et de la complexité irréductible. À partir de 1920 aux USA, un mouvement milita pour l'interdiction de l'enseignement de la théorie de l'évolution des espèces. Dès 1925, 15 États américains sur 48 interdirent l'enseignement de la théorie de l'évolution, et ce jusqu’en 1967 où cela fut déclaré anticonstitutionnel. Aujourd’hui la majorité des enseignants de biologie américains n'enseigne pas la théorie de l'évolution, ou la présente à égalité avec le créationnisme (enquête de 2011).
Dans les années 1980, les arguments créationnistes d'origine chrétienne sont devenus populaires parmi les musulmans. En février 2007, l'Atlas de la Création d'Harun Yahya, un ouvrage créationniste de plus de huit cents pages, est envoyé en grand nombre à des écoles et des universités en Europe (y compris en France) et aux USA. Suite à cela, le Conseil de L’Europe adopté une résolution pour ne pas enseigner le créationnisme à l’école, car il n’est pas scientifique. (http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article812)
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L'enjeu du débat n'est pas scientifique.
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les questions des créationnistes
Les questions des
créationnistes issus du courant philosophiques :
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Les arguments d'une "créationniste" (s.l.) Wendy Wright par l'évolutionniste Richard Dawkins. Très éclairant sur l'état d'esprit d'une "créationniste" (s.l.).
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Les arguments créationnistes ne sont pas scientifiques
Comment savoir si une affirmation est scientifique ?
« La connaissance
scientifique « doit désormais se fonder sur la possibilité de
vérifier ses assertions par un rapport direct au monde réel, l’expérience
scientifique (…). Si la validité d’une assertion est vérifiée par des observateurs indépendants, cette nouvelle connaissance devient, au bout d’un
certain temps, objective. Pour qu’elle le soit, la science doit respecter dans
ses méthodes de travail quatre piliers qui sont (…) :
1. Scepticisme initial sur les faits : (…) Si ce qui est à découvrir est déjà écrit, nous n’avons d’emblée qu’une parodie de science. Ceci se produit chaque fois qu’une force extérieure à la science lui dicte ce qu’elle doit trouver. Il y a trois forces fondamentalement antagoniques au travail du scientifique. Les forces mercantiles (…), les forces politiques (…), et les forces religieuses (…).
2. Réalisme : Le monde existe indépendamment et antérieurement à la perception que j’en ai et aux descriptions que l’on en fait.
3. Rationalité : Elle consiste à respecter les lois de la logique et le principe de parcimonie. [un exemple de parcimonie : On demanda à Laplace « et Dieu dans tout ça ? » Il répondit « Je n’ai pas eu besoin de cette hypothèse. »] (…) Plus les faits sont cohérents entre eux et moins la théorie qu’ils soutiennent a besoin d’hypothèses surnuméraires non documentées. Les théories les plus parcimonieuses sont donc les plus cohérentes.
4. Matérialisme méthodologique : Tout ce qui est expérimentalement accessible dans le monde réel est matériel ou d’origine matérielle. La science ne travaille pas avec des catégories par définition immatérielles (esprits, élans vitaux, transcendance, etc.) (…) [mais] Il ne faut pas confondre cela avec un matérialisme philosophique. En effet, le matérialisme scientifique en action n’a pas pour vocation de valider l’immanentisme de la matière [ie prouver qu’il n’existe rien au-delà de la matière]. (…) Si la science est matérialiste en méthodes, en revanche elle ne doit rien en retour à la philosophie matérialiste, pas plus qu’à n’importe quelle philosophie. Elle n’en est aucunement prisonnière : elle est tout simplement philosophiquement non intentionnée. »
Guillaume Lecointre, Muséum d’histoire naturelle
http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosevol/decouv/articles/chap1/lecointre1.html
1. Scepticisme initial sur les faits : (…) Si ce qui est à découvrir est déjà écrit, nous n’avons d’emblée qu’une parodie de science. Ceci se produit chaque fois qu’une force extérieure à la science lui dicte ce qu’elle doit trouver. Il y a trois forces fondamentalement antagoniques au travail du scientifique. Les forces mercantiles (…), les forces politiques (…), et les forces religieuses (…).
2. Réalisme : Le monde existe indépendamment et antérieurement à la perception que j’en ai et aux descriptions que l’on en fait.
3. Rationalité : Elle consiste à respecter les lois de la logique et le principe de parcimonie. [un exemple de parcimonie : On demanda à Laplace « et Dieu dans tout ça ? » Il répondit « Je n’ai pas eu besoin de cette hypothèse. »] (…) Plus les faits sont cohérents entre eux et moins la théorie qu’ils soutiennent a besoin d’hypothèses surnuméraires non documentées. Les théories les plus parcimonieuses sont donc les plus cohérentes.
4. Matérialisme méthodologique : Tout ce qui est expérimentalement accessible dans le monde réel est matériel ou d’origine matérielle. La science ne travaille pas avec des catégories par définition immatérielles (esprits, élans vitaux, transcendance, etc.) (…) [mais] Il ne faut pas confondre cela avec un matérialisme philosophique. En effet, le matérialisme scientifique en action n’a pas pour vocation de valider l’immanentisme de la matière [ie prouver qu’il n’existe rien au-delà de la matière]. (…) Si la science est matérialiste en méthodes, en revanche elle ne doit rien en retour à la philosophie matérialiste, pas plus qu’à n’importe quelle philosophie. Elle n’en est aucunement prisonnière : elle est tout simplement philosophiquement non intentionnée. »
Guillaume Lecointre, Muséum d’histoire naturelle
http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosevol/decouv/articles/chap1/lecointre1.html
si vous ne voyez pas quoi répondre...
En français, écoutez Guillaume Lecointre
|
En anglais, écoutez Richard Dawkins
|
Aller plus loin
-
Guillaume Lecointre « Guide critique de
l'évolution » 2009 Belin : des arguments très clairement présentés
pour répondre aux critiques des créationnistes. (BU Belle Beille et Saint
Serge)
- Un site internet pour répondre aux créationnistes : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?mot75
- Une compilation d’articles issus de plusieurs livres de l’excellent paléontologue américain Stephen Jay Gould : « Antilopes, dodos et coquillages : ultimes réflexions sur l'histoire naturelle », 2008 Points Poche (environ 10€, ou BU Belle Beille).
- Cyrille Baudouin et Olivier Brosseau « Enquête sur les créationnismes – réseaux, stratégies et objectifs politiques » Belin
- Quant aux créationnistes et partisans du dessein intelligent, ils ont de nombreux sites internet et diffusent de très nombreuses vidéos sur You Tube, à regarder avec un esprit critique. Par exemple, l’Université Interdisciplinaire de Paris, (qui n’est pas une université au sens habituel du terme), malgré une apparence très scientifique, défend des thèses du dessein intelligent.
- Un site internet pour répondre aux créationnistes : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?mot75
- Une compilation d’articles issus de plusieurs livres de l’excellent paléontologue américain Stephen Jay Gould : « Antilopes, dodos et coquillages : ultimes réflexions sur l'histoire naturelle », 2008 Points Poche (environ 10€, ou BU Belle Beille).
- Cyrille Baudouin et Olivier Brosseau « Enquête sur les créationnismes – réseaux, stratégies et objectifs politiques » Belin
- Quant aux créationnistes et partisans du dessein intelligent, ils ont de nombreux sites internet et diffusent de très nombreuses vidéos sur You Tube, à regarder avec un esprit critique. Par exemple, l’Université Interdisciplinaire de Paris, (qui n’est pas une université au sens habituel du terme), malgré une apparence très scientifique, défend des thèses du dessein intelligent.